Cameroun : la recherche met au point de nouvelles variétés de haricots

© Neil Palmer (CIAT)
La culture du haricot commun (variété de couleur rouge) rentrera bientôt dans les habitudes des agriculteurs camerounais. En effet sept nouvelles variétés de semences à haut rendement viennent d'être expérimentées. Elles sont l'œuvre de l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) en collaboration avec l'Alliance Panafricaine de recherche sur le haricot commun (Pabra) et le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT). « Ces semences produisent jusqu'à 3,5 tonnes à l'hectare, contre au plus une demi tonne pour le haricot non traité », explique Laurent Nounamo, le coordonnateur du programme légumineux et culture maraîchère à l'IRAD. Cette prouesse est la résultante d' « un processus de programmation rigoureuse, méthodique et soutenu ayant permis d'obtenir ces semences », soutient-on à l'IRAD.
Ces nouvelles variétés seraient également plus nourrissantes. « Elles sont riches en fer, zinc, calcium, et protéines », soutient Laurent Nounamou. A l'en croire, ces semences produites par l'IRAD résistent aux maladies et peuvent pousser sur des sols peu fertiles. Grâce aux innovations, l'IRAD espère lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. « La hausse des rendements aidant, les revenus des producteurs augmenteront également », espère Laurent Nounamou. Pour permettre aux agriculteurs de profiter au maximum de ces semences, un cadre d'échange entre les chercheurs et les producteurs sur les techniques culturales de ces variétés de haricot a été mis sur pied.
La production camerounaise de haricots communs, qui est actuellement d'environ 265.000 tonnes, augmentera à coup sûr. L'offre abondante contribuera alors à la baisse de son prix sur le marché. Le sac de 50 kg de haricots coûte actuellement 110.000 Fcfa, contre 85.000 Fcfa, il y a deux ans. Cette flambée des prix est due entre autres à l'exportation massive du haricot camerounais vers d'autres pays de l'Afrique centrale, notamment le Gabon et le Congo Brazzaville. « Nos commerçants préfèrent vendre leurs produits aux étrangers de la sous région, qui payent mieux », justifie Adèle Baléba, vendeuse de haricots. Avec les nouvelles semences, les prix pourraient davantage se stabiliser.
Ecrit par: Anne Matho
Date de publication: juillet 2012
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